A quoi bon ?

28 janvier 2014

Lorsque notre méditation de la nature de l'esprit s'approfondit, notre regard sur la nature des phénomènes externes ou internes se transforme. Cela se traduit par des pensées telles que "A quoi ça sert ?", "A quoi ça a servi tout ça ?" On est en bonne voie.

"Tout ça, ça" se réfèrent à la montagne de complications et de confusion, parfois douloureuses, vécues jusqu'à présent. Mais, fondamentalement, c'est simplement la manière dont apparaît l'esprit, son expression : la vague à la surface de l'océan de la nature essentielle. "A quoi bon toutes ces joies et ces peines passées puisqu'en réalité elles sont sans existence propre ? Comme j'ai été bête d'y avoir cru et de m'y être accroché !"

Cette prise de conscience initie un processus de détachement et jusqu'à ce point, le raisonnement est correct. Mais il faut se garder de déraper vers une attitude nihiliste qui est une forme de stupidité encore plus grande que l'ignorance passée. Elle se manifeste par ces pensées "Alors à quoi bon vivre ?" A quoi bon tout cela, moi, ma vie, le monde, les autres, la somme d'activités que nous déployons tous ? Pour quoi ? Pour... rien !"

Auparavant, nous étions dans l'éternalisme en nous attachant trop à une réalité de l'esprit et des phénomènes, tandis que maintenant nous risquons de verser dans le nihilisme qui en nie la réalité. La juste compréhension se situe entre ces deux extrêmes : à partir la base absolue de l'essence de l'esprit s'élève la diversité infinie du dynamisme de l'esprit et de toutes les apparences relatives. Les deux vont ensemble.

Le dynamisme de l'esprit est cependant de deux sortes : le pur et l'impur. En éradiquant l'ignorance, source de la saisie, on pourra passer de l'impur au pur, de la douleur au bonheur, de l'insensé au merveilleux.

Finalement la vie est merveilleuse. Alors "A quoi bon ?", "Pour quoi ?" : Pour beaucoup !

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