La station debout n'est pas encore naturelle (extrait d'un article de Ysé Tardan-Masquelin)
En yoga, du point de vue du corps de chair avec lequel on fait les postures, on voit très bien que la station debout n'est pas tout à fait acquise. On trouve encore des marques d'animalité chez l'homme. On le constate en particulier au fait que les deux ceintures, la ceinture scapulaire (vers les clavicules) et la ceinture pelvienne (vers le bassin) sont encore fermées. Pour se tenir droit, il faut faire un travail d'ouverture sur les épaules, sur les hanches et sur les aines. Ce travail permet vraiment de présenter sa face au lieu d'avoir le dos rond, comme si l'on était encore avec les bras pendants comme nos ancêtres les singes. Et là, il y a un véritable effort physique à accomplir pour apprendre à se tenir droit correctement, un travail de renforcement de la colonne vertébrale (1).
En yoga, on observe que la posture debout est encore une position bricolée, à cause de la courbure lombaire et de celle de la nuque qui sont encore fragiles. C'est là que l'on a mal en général : « aux reins » comme on dit et dans la nuque parce qu'il faut porter la tête qui est un poids au sommet du corps, ce qui n'est pas la problématique de l'animal. Alors on a l'impression qu'il faudra encore quelques millénaires (2) pour que cette station debout trouve vraiment son équilibre.
Pour les traités de yoga, la verticalité libère la respiration. Lorsque l'on n'est pas bien positionné, en position assise notamment, la cage thoracique est fermée, le ventre bloqué, le diaphragme immobile et tout le haut du corps dans une mauvaise position. Le fait de redresser le dos amène la région du cœur vers le haut et l'avant dans un mouvement de déploiement où le diaphragme peut descendre. La respiration s'enclenche alors vers le bas, puis elle suit un mouvement d'ouverture latérale, pour finir en un élan vers le haut (3).
Mon commentaire : 1- C'est pourquoi nous travaillons l'ouverture des épaules, du bassin et la musculation du dos. 2- Les progrès que chacun fait pour lui-même participent à l'évolution du genre humain en général. 3- Au fil des années, vous constaterez une progression dans votre manière de respirer. Il y aura de plus en plus d'espace pour respirer. Les postures que vous ne pouviez faire qu'en respiration abdominale permettront peu à peu des respirations de plus en plus complètes en sollicitant tout le thorax.