Intégrer le calme mental dans le quotidien
Ce qu'il faut intégrer : l'équilibre clarté-stabilité. L'outil d'intégration : l'attention. L'attention est une conscience vigilante et continue. De même qu'en méditation assise, on préserve le fil de l'attention, on s'efforcera de le garder de façon ininterrompue lorsque le corps, la parole ou la pensée sont en mouvements. On peut définir trois niveaux d'intégration. Au niveau inférieur, on est incapable de préserver ce courant de conscience attentive. Au préalable, la force de l'intention permet de dégager une intense détermination à rester non-distrait tout en étant en mouvement. On est déterminé à contrôler son esprit. Cette toute première forme d'attention est conceptuelle et effectue un premier recul par rapport l'attitude ordinaire désordonnée. C'est par exemple ce qui nous fait penser : "Je ne vais pas me m'énerver, je vais garder mon calme." Ensuite, au niveau moyen, on applique les mêmes méthodes qu'en méditation assise : s'observer, ramener l'esprit vers l'attention au présent après une distraction, reconnaître les pensées ou la torpeur, etc. On cherche à préserver un état serein doué des qualités de clarté et de stabilité. Cela nécessite un effort d'attention qui ira en s'amenuisant. Durant ce niveau qui dure longtemps, on s'exerce à prolonger les états de calme au quotidien et on passe progressivement d'une attention conceptuelle à une attention contemplative. Par exemple on reconnaît une pensée de colère, on reste présent à cette pensée. Au mieux elle disparaît. Sinon un début d'émotion se produit et on reste observateur en recul dans cet état de colère sans l'exprimer par des paroles, des actes ou d'autres pensées, jusqu'à ce que la sérénité revienne prendre sa place. Au niveau supérieur, le calme se maintient de lui-même, sans effort, durant les diverses circonstances du quotidien et au travers des diverses activités du corps, de la parole et de l'esprit. C'est la parfaite habitude à l'intégration. On est passé à une attention contemplative.