Le vase et le poisson

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Tout d'abord, avant d'accomplir des rétentions dans le ventre (boumtchen), on doit maîtriser la respiration abdominale sans rétention.  On peut commencer par un petit rythme de 4 temps d'inspir et 4 temps d'expir. On compte ces temps en suivant le rythme (qui va vous paraître lent) des battements du coeur. Cet exercice pratiqué longtemps permet déjà de développer la chaleur interne (toumo). Essayez des séances quotidiennes de 1 à 2 heures... Ensuite on peut allonger le temps d'inspir et d'expir au fur et à mesure que les capacités respiratoires augmentent, 5/5, 6/6... Tout cela doit se faire sans forcer, exceptés les efforts de patience et de persévérance. Vous verrez que le corps va demander à ralentir la respiration. Il va aimer respirer très lentement. Puis il va vouloir se reposer dans un arrêt respiratoire après l'inspir et après l'expir. Oui, retenir le souffle sera pour lui un repos. C'est le moment de commencer les rétentions à plein.

LE VASE : Imaginez un filet d'eau versé de haut et continuement dans un bol. Ce filet est l'air inspiré qui passe directement des narines au ventre sans s'emmagasiner dans le haut des poumons. On essaie de le faire aller le plus bas possible. La concentration étant maintenue au ventre, l'air ne remonte pas vers le haut, ce qui serait l'équivalent du bol qui déborde. On inspire le temps nécessaire pour remplir le ventre, pas plus. On ne pousse pas l'air vers le bas, au contraire : la sensation physique ressemble à un vide qui s'agrandit dans le ventre (le vase) et ainsi ce vide aspire l'air inspiré vers le bas. Cela se fait naturellement et sans effort. Le processus d'aspiration cesse quand le ventre est plein. L'eau reste naturellement dans le vase sans déborder. De plus on veille à ce que le périnée soit verrouillé (moulabandha) de manière à ne pas perdre l'énergie vers le bas et à attiser le feu du ventre. Le vase n'est pas percé.

LE POISSON : La forme du poisson tête en bas sert à décrire la sensation énergétique durant la rétention à plein. Cette sensation ne peut être sentie dès le début car il faut que le corps et l'énergie s'affinent. Le poisson a sa  grosse tête ronde tournée vers le bas et sa fine queue en l'air. La tête est la sensation du vase, la queue est le filet d'air. La bouche du poisson est fermée, c'est le verrouillage du périnée. Ici il y a un paradoxe qui se mettra en place avec l'entraînement. La bouche du poisson est une sensation de tonus alors que sa tête est une sensation de relaxation. Le ventre est relaxé car l'aspiration se fait par une double détente, celle de l'aspiration dans l'espace vide qui se crée dans le ventre et celle de la rétention tenue uniquement par la focalisation mentale.

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