Etre son propre témoin
Réduire ou éradiquer la saisie égocentrique (en particulier) et l'habitude de saisir (en général), voilà le but de l'entraînement spirituel. Ici nous allons parler de la manière dont nous « éduquons » notre propre esprit et non de hors-sujets tels que l'éducation des enfants, les relations humaines ou la vie en société. De plus, cette entreprise de réduire et éradiquer la saisie a lieu dans le cadre d'une séance de méditation et plus précisément durant la méditation de l'état naturel.
Ne pas saisir est l'essence de ce type de méditation. A chaque instant se présentent deux voies : rester dans les habitudes et automatismes de s'accrocher à quelque chose ou rester détendu sans saisie aucune. Au début, comme nos vieux schémas de saisie ont une grande force, rester impassible semble voué à l'échec. Le maître-mot à ce stade : ESSAYER, essayer encore et encore. A force, nos habitudes changeront. C'est cela la persévérance.
Chacun, en le secret de son for intérieur, reconnaîtra s'il est habile ou non à relâcher la saisie, ce petit diablotin présent à toute les fêtes de l'esprit. D'abord RECONNAÎTRE. Suis-je habile à reconnaître la saisie ? L'acceptation est un bon critère de non-saisie. Suis-je capable de délaisser un jugement et d'accepter la différence ou l'inconnu ? Ensuite RELÂCHER. Suis-je habile à dissoudre mes rigidités mentales ? Suis-je habile à rester détendu ?
Notre conscience est notre témoin. Ainsi chacun est le témoin de ses progrès, de ses essais, ses réussites et ses échecs. C'est suffisant. Inutile de rendre des comptes à qui que se soit, vouloir le contenter ou se rebeller contre lui. En étant SEUL face à soi-même, la démarche se simplifie et devient plus authentique. On devient ainsi responsable de soi-même.