Survol des écoles philosophiques

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En Inde ancienne, il existait des écoles de yoga. C'était d'abord un entraînement physique qui visait la bonne santé et la longue vie. On s'aperçut que la pratique physique apaisait le mental et ouvrait à des états de conscience plus éveillés. La synthèse de toutes les postures est la posture de méditation assise qui comprend toutes les clés qui favorisent l'éveil.
Dans le prolongement de l'entraînement physique, les exercices de pranayama (respirations yogiques) visaient la santé et la longue vie, mais aussi la maîtrise énergétique qui mène directement à l'apaisement du mental et, en introduisant l'énergie dans le canal central, à la réalisation spirituelle.

Dans le prolongement de ces deux entraînements physique et énergétique vient l'entraînement de l'esprit qui vise la réalisation spirituelle.
Les différentes écoles non-bouddhistes et bouddhistes exposent les compréhensions (vues) spirituelles de plus en plus affinées par lesquelles passe le méditant. Bien que ces théories, partielles ou complète, aient été institutionnalisées en diverses écoles, il faut se rappeler qu'elles décrivent la progression de notre évolution intérieure. En les étudiant, on est amené à reconnaître à quel endroit du chemin on est arrivé et qu'est-ce qu'il reste encore à parcourir. Ces vues philosophiques doivent donc être traversées.

En voici un résumé :
Les écoles non-bouddhistes : on s'aperçoit que le mental peut être apaisé complètement laissant place à une forme de moi non-mental, le soi que l'on considère comme existant. Par-delà ce soi individualisé, existe le soi parfaitement pur, universel et divin. Il est tenu pour existant et créateur du monde relatif (les êtres vivants, les phénomènes).

Les écoles bouddhistes : lorsqu'on arrive à la compréhension que le soi n'a pas d'existence intrinsèque, on quitte les écoles non-bouddhistes pour entrer dans les écoles bouddhistes. On passe du soi au non-soi.
Le non-soi est une appellation pour la première réalisation de la non-existence de l'esprit : le sujet (le moi, le je) est vide de réalité intrinsèque. Le mental egocentrique est par nature vide. Cette expérience de la vacuité va en s'élargissant au travers des différentes étapes d'extinction de la conscience : la vacuité, la grande vacuité, la vacuité universelle. Ces étapes correspondent à la progression et la rencontre des essences vitales blanche et rouge au centre du coeur dans le canal central et respectivement à l'élévation des apparences correspondantes blanche, rouge et noire (ex. processus de la mort). Cela mène à l'extinction complète du mental  : la vacuité seule. Le mode dualiste et dissociatif du mental s'est éteint.
Le chemin ne s'arrête pas là car ce passage dans un état de vacuité pure et seule n'est que temporaire et n'est pas le but à réaliser. De cette vacuité absolue émerge spontanément la clarté qui est la pure faculté de connaître. Elle est non-duelle, sans sujet qui connaît ni objet de connaissance. On la nomme aussi claire lumière, clarté-vacuité. Ceci est la plus haute réalisation de la nature de notre esprit.

A partir de maintenant l'esprit éveillé s'engage dans des extensions de sa parfaite réalisation personnelle ; elles lui seront utiles pour accomplir le bien d'autrui. De la clarté-vacuité, tout peut à nouveau se produire librement, sans aucune obstruction. C'est le dynamisme éveillé de l'esprit ou créativité. Basée sur la vacuité, cette créativité (aussi nommée compassion) est éveillée. A partir de cet esprit qui est vacuité-clarté-créativité apparaissent la parole éveillée puis le corps éveillé ainsi que tous les objets de connaissance, le monde phénoménal. C'est la voie vers l'omniscience.

Ces processus doivent être traversés en pleine conscience pour donner l'éveil. Sinon, bien qu'ils se produisent, on reste dans l'ignorance et la dualité.

J'ai expliqué ce chemin à partir du sujet mais le pendant en est la transmutation de l'objet : au début l'objet existe tel qu'il est perçu. Puis on comprend qu'il est la réunion de constituants infiniment petits que l'on continue à considérer comme réellement existants. Puis on comprend que ces constituants eux-mêmes sont sans réalité, l'objet n'est plus l'objet lui-même, mais la perception que l'on en a. Puis on comprend que la perception de l'objet émane de la conscience et n'a pas plus d'existence que la conscience n'en a. C'est pourquoi il suffit de comprendre la non-existence du sujet (l'esprit du méditant) pour comprendre celle de l'objet. La dualité sujet-objet se résout dans la foulée.

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