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Yoga Méditation en Velay
20 avril 2014

le Sentier de Shamatha


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Extrait de « Le Tibet journal », éditions Dharma. (Entre parenthèses et en italique, les termes que j'emploie ou mes remarques)


Avant de vouloir s'exercer à la pratique du calme mental (shinè, samatha), l'unification de l'esprit sur un objet, il convient de connaître les cinq empêchements et les huit remèdes.

La première entrave est la paresse ; quatre remèdes s'y opposent : 1- La confiance dans les avantages de la réalisation de la concentration en un seul point. 2- L'intention (motivation) et la prise en compte de la nécessité de cet exercice. 3- La persévérance et l'effort. 4- L'attente de l'extase physique et mentale qui accompagne l'unification de l'esprit. Une conscience paresseuse n'éprouve aucun intérêt pour la méditation.

La seconde entrave est l'oubli. La mémoire (vigilance du rappel) est le remède approprié pour un état d'esprit oublieux des instructions concernant la méditation.

Le troisième obstacle est constitué par l'opacité et l'agitation ; son antidote est la vigilance (qui observe ou vigilance du discernement). Soyez constamment sur vos gardes pour que l'esprit, dès la manifestation de cet obstacle, en prenne immédiatement conscience.

Le quatrième empêchement apparaît au cours de la méditation lorsqu'une distraction survient sans que l'esprit agisse à son encontre (ne pas réagir est le défaut de ne pas employer d'antidote quand c'est nécessaire). Dans ce cas le remède est une action contrecarrante immédiate.

La cinquième gêne consiste en l'application inadéquate des remèdes (trop réagir, la réaction inappropriée). L'équanimité en est le contre-poison. Il est recommandé de n'appliquer des remèdes qu'en cas de nécessité......

Neuf étapes conduisent à la concentration unifiée. L'illustration type de ce cheminement montre un moine s'y exerçant. Il tient un lasso et un crochet symbolisant respectivement la mémoire (rappel) et la vigilance (du discernement). Six courbes le long de la voie évoquent les six forces à appliquer pour progresser. L'éléphant exprime le mental indiscipliné s'égarant çà et là. Celui n'ayant jamais tourné son esprit vers l'intérieur est incapable de se rendre compte de la façon habituelle dont il s'égare... La noirceur de l'éléphant représente l'opacité mentale. En cas d'affaissement mental l'esprit est ténébreux. Le singe montre la dispersion et son pelage sombre l'agitation. Tout au long du sentier les flammes indiquent l'extrême nécessité de mettre en oeuvre les pouvoirs cérébraux s'opposant aux distractions. Les cymbales, les fruits, la conque, le miroir et l'écharpe se rapportent aux causes de la dispersion : les objets des cinq sens.

Le premier stade (le placement) obtenu est appelé fixation de l'attention. On commence par regarder et examiner l'objet extérieur en essayant de se remémorer ses détails puis on détourne les yeux et on tente de le reconstituer intérieurement. Lors de cette première étape de nombreuses pensées se manifestent. Il faut appliquer les forces de la mémoire (rappel) et de la vigilance (du discernement) pour ramener l'esprit à l'objet de la concentration.

Le second stade (placement continu), la fixation de l'esprit, est atteint s'il demeure sur l'objet environ cinq minutes. On devient capable de visualiser clairement son support, toutefois la dispersion reste fréquente. Dans ce cas interrompez votre séance pour la reprendre un peu plus tard, tout comme une rivière dont le courant, ralenti par un passage étroit, retrouve plus loin son cours normal. La première courbe sur le graphique connote la force que représente l'écoute des enseignements. Avant d'être à même de méditer recevez maintes instructions. Au premier et second stades, l'opacité et l'agitation sont les entraves principales. Il est conseillé d'y faire très attention.

Le troisième stade (rajustement) s'appelle placement de l'attention. Lorsque l'esprit a tendance à s'éloigner, ramenez-le à l'objet de méditation. Une vigilance (du discernement) extrême est demandée afin d'empêcher la distraction et de prendre conscience de l'opacité et de l'agitation qui ont chacune un aspect grossier et un aspect subtil. L'image du lapin juché sur le dos de l'éléphant montre qu'à ce moment vous possédez la capacité de vous rendre compte et de reconnaître ces deux ennemis principaux. Un objet visualisé sans finesse et sans clarté démontre l'opacité grossière. L'aspect subtil correspond à une vision détaillée quoique toujours dotée d'une clarté imparfaite ; autrement dit la clarté de l'objet est faible. Lorsque l'esprit est attiré par un objet extérieur on est en présence de l'agitation grossière. Sa forme subtile se manifeste lorsque l'esprit, sans s'écarter de son objet, n'y demeure pas totalement fixé. Bien que l'essentiel il y soit solidement attaché, une petite partie de la conscience vagabonde tout comme un fleuve courant (agitation semi-consciente) sous la glace (immuabilité apparente). Au cours de ce troisième stade les difficultés principales proviennent de formes grossières d'opacité telle que la somnolence.

Le quatrième stade (parfait placement) est l'attention très soutenue ; en raison d'un genre de mémoire (rappel) grandissante l'attention ne faiblit pas et l'on est capable de fixer l'objet pour un certain temps. Le pouvoir de la vigilance issu de la fixation de l'attention est accompli. Une méditation par trop prolongée pourrait assombrir l'esprit, soyez également conscient de cette forme d'opacité (issue des efforts faits en méditation).

Le cinquième stade (la maîtrise) est la pacification de l'esprit. Cela signifie la suspension de l'opacité et de l'agitation grossières. A ce point la principale difficulté reste les formes subtiles d'opacité, c'est-à-dire l'obscurcissement intérieur. C'est le moment où, sur le schéma, le singe est laissé en arrière, ceci indiquant que l'opacité et l'agitation cessent d'être une gêne importante. Le moine frappe de son crochet la tête de l'éléphant, il montre par ce geste le grand besoin de vigilance. Les formes subtiles d'opacité – obscurcissement et affaissement (manque de force dans la clarté) – ne sont pas aussi faciles à reconnaître à ce cinquième degré que lors des étapes précédentes pour leurs aspects grossiers. La tendance à s'arrêter à ce niveau est un danger qu'il ne faut pas négliger. On pourrait en effet le prendre pour l'étape finale. La vigilance est toujours utile pour se rendre compte de l'opacité. Lorsque dans la pratique ces modalités subtiles se présentent, levez-vous, marchez ou aspergez-vous un peu le visage, puis méditez sur le précieux corps humain.

Avec l'obtention du sixième stade (la pacification), l'esprit s'apaisant, vous aurez à la fois surmonté les formes grossières et subtiles d'opacité et d'agitation. Restez néanmoins conscients de leurs aspects très subtils. A ce point la force de la vigilance est développée. L'opacité et l'agitation n'ont plus le pouvoir de vous perturber énormément. Vous êtes désormais à même d'éliminer aisément les rares obstacles qui se présentent. Vous allez progresser naturellement jusqu'à la réalisation du calme.

Au septième stade (la parfaite pacification) : pacification subtile de l'esprit, la force de la persévérance vous donne la capacité de vous débarrasser facilement de tous les empêchements. C'est pourquoi, arrivé là, seule la queue de l'éléphant reste noire.

Au huitième stade (l'unification) : profonde concentration, l'esprit une fois placé sur l'objet y reste fixé aussi longtemps que désiré. Les interruptions causées par l'opacité et l'agitation cessent. La concentration se déroule sans difficulté.

Au neuvième stade (l'équanimité) : la concentration est sans effort. Le contrôle mental est acquis avec un effort minimum. C'est à ce stade qu'apparaissent les sensations de joie et de félicité accompagnées d'une sensation de chaleur à la tête. Les extases physiques et mentales atteignent leur apogée, puis tandis qu'elles déclinent font place à une grande impression de légèreté du corps et de l'esprit. Il est à noter qu'un contrôle parfait de l'esprit de manière à n'accomplir que des actions vertueuses est un préalable pour l'apparition de l'extase mentale. Après la manifestation de cette double félicité il convient de poursuivre la pratique de l'unification en un seul point (première étape du mahamoudra).

Tant que vous n'aurez pas atteint le calme ne changez pas d'objet de méditation mais après cette réalisation c'est la vacuité qui doit être choisie (comme objet de méditation alliant ainsi le calme mental et la vue pénétrante).

Le singe cueille les fruits de l'arbre, cela signifie qu'une fois la concentration obtenue il convient de continuer de méditer sur divers sujets (en tant que résultat de l'entraînement l'esprit, devenu parfaitement assoupli, on devient apte à méditer sur tout objet choisi, à réfléchir...). Le moine voyage sur le dos (maîtrise parfaite de l'esprit) de l'éléphant et brandit l'épée (maîtrise appliquée à la vue pénétrante qui tranche l'ignorance). Toutes les souillures sont tranchées. C'est par l'union de la sagesse (vue) et du calme mental que sont anéanties les perturbations.

https://www.youtube.com/watch?v=DNG-0cmtZjo#t=13

 


 

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  • Pour nous introduire au vaste domaine de la Méditation, du Hatha-Yoga et des Pranayamas. Résumés des séances de Méditation que j'anime les mardis à Guitard et les vendredis à la Biocoop Écho-Nature de 15H00 à 16H30
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