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Yoga Méditation en Velay
29 novembre 2013

L'unique saveur


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Suite du chant de Milarèpa sur le mahamoudra :

« L'identité du samsara et du nirvana s'expérimente dans le Corps de Vérité,

dans lequel on ne différencie plus apparence et vacuité,

l'être ordinaire se fond en l'être éveillé (bouddha).

L'on aborde aux frontières de la saveur unique. »



Unique saveur est le nom de la troisième étape de la voie du mahamoudra, les deux premières étant l'unification et la simplicité. Cette dernière était caractérisée par la réalisation de la non-réalité du je, par la vision la nature absolue du sujet, le méditant. Durant la troisième étape cette vision initiale va s'étendre progressivement à tous les objets appréhendés par l'esprit. Quelles que soient les apparences phénoménales perçues, connaissant leur essence absolue, elles relèvent toutes d'une unique expérience dépourvue de dualité et de saisie. C'est ce qu'on appelle le goût unique ou l'unique saveur. Cette nature absolue est appelée Corps (dimension/état) de vérité ou Corps de Vacuité.

Lorsqu'on est immergé dans cette réalisation, l'expérience est 'une' en essence. Ainsi, par-delà leurs manifestations grossières, bonheurs et peines, pensée et non-pensée, samsara et nirvana se rejoignent en cette même expérience de l'ultime. Les êtres ordinaires dans la confusion et les êtres éveillés dans la réalisation possèdent cette même nature absolue au goût unique. Durant notre méditation, les manifestations de confusion ou celles d'éveil participent de cette même nature unique. L'éveil est dans l'éveil autant qu'il est dans la confusion.

Ceci est valable pour ceux qui sont dans la troisième étape du mahamoudra. Ce n'est pas valable pour ceux qui n'ont pas obtenu la vision initiale de la nature de l'esprit. A notre niveau d'êtres ordinaires encore soumis à l'ignorance et la confusion, nous devons nous exercer à découvrir l'essence absolue dans chaque expérience qui se présente. Pour un être dans l'ignorance ce serait une grave erreur, en s'appuyant sur la simple compréhension intellectuelle, de considérer que tout est pareil, donc que l'on peut accomplir indifféremment le bien comme le mal. Pour un méditant qui aspire à l'éveil, c'est un égarement de s'attarder à couper les cheveux en quatre avec le scalpel de l'intellect, continuer indéfiniment à chipoter sur les détails au lieu de concentrer ces efforts sur la réalisation de la nature absolue, car en connaissant cette seule chose on connaîtra toutes les autres. Tant qu'il n'y a pa de réalisation, c'est aussi une erreur de se complaire dans l'agitation et la torpeur sous prétexte que, de toutes façons, c'est en essence la même chose que l'état d'éveil.

 


 

 

 


 

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Commentaires
D
Bonjour C. M.,<br /> <br /> Au-delà des délires vaporeux du terme, examinons un peu les sens dérivés du mot « méditation ». La racine des mots, si on la rapproche de l’acception généralement admise aujourd’hui, ouvre d’étonnantes perspectives sur des sens plus profonds. Méditation vient de la racine latine « med », c'est-à-dire mesurer. Le sens actuel est « réfléchir », « peser », « soupeser » et aussi « prêter attention à ». De même, le terme dhyana, qui désigne en sanscrit la méditation, est proche de dhyati, qui veut dire réfléchir, refléter. Tout bien considéré, méditer signifierait donc « peser les choses, réfléchir, tout en prêtant une attention soutenue à ce qui se passe réellement tandis qu’on se livre à cette activité ».<br /> <br /> Cela suppose que l’on soit extrêmement attentif à tout ce qui est lié à l’activité réelle de la pensée, qui est la source sous-jacente du désordre général, de la confusion. Cette observation exclut toute notion de, choix délibéré, de critique, d’acceptation ou de rejet face à ce qui se passe. Et elle se double d’une réflexion à propos du sens de ce que nous apprenons sur l’activité de la pensée. On pourrait comparer cela à la lecture d’un livre dont les pages auraient été mélangées : mieux vaut prendre acte de ce désordre plutôt que d’accepter cette pagination incongrue et de vouloir que ce contenu décousu « fasse sens ».<br /> <br /> L’acte même de méditer dans son acceptation authentique, à comme effet de facto, de remettre de l’ordre dans l’activité de la pensée, et ce, sans intervention d’un vouloir, d’un choix, d’une décision ou de toute tout autre action de la part du « penseur », qui n'est qu'une illusion de perspective d'une identité gravitationnelle.<br /> <br /> <br /> <br /> De reniements en reniements à soi de ce que nous ressentons au fond de notre être, nous finissons par nous renier nous même, nous éloignant de ce que nous avons de plus authentiquement humain, reniant par là même ce que d'autres vivent authentiquement. Ces « autres » en fraternité, sont des nous-mêmes. Nous nous perdons essayant d'entraîner nos semblables dans ces reniements car nous ne voulons pas être seul en cette affaire qui n'apporte point de cette Paix intérieure en soi, mais qui n'est pas de nous.<br /> <br /> <br /> <br /> Dans le non temps psychologique partagé, ☼࿅࿄<br /> <br /> <br /> <br /> Gilles Maitrot/Corbin
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  • Pour nous introduire au vaste domaine de la Méditation, du Hatha-Yoga et des Pranayamas. Résumés des séances de Méditation que j'anime les mardis à Guitard et les vendredis à la Biocoop Écho-Nature de 15H00 à 16H30
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